
On croit toujours avoir tout vu en Valais et le hasard des rencontres vous amène dans des lieux méconnus et inestimables de notre canton... Et il a fallu que je rencontre un fribourgeois pour le réaliser! Lors d’une soirée j’ai pu déguster une parfaite Syrah « En-là », un bel hommage taquin à nos expressions valaisannes! Tu imagines bien que ce nom a titillé ma curiosité sur le personnage qui a pu créer ce vin.
Ce mercredi j’avais donc rendez-vous dans le Haut-Valais pour faire la connaissance du vigneron et oenologue fribourgeois, aux origines italiennes, mais valaisan de coeur (oui, tout ça!): Romain Cipolla. A Raron très exactement. Un village où je n’avais jamais eu la drôle d'idée de mettre les pieds. C’est le genre d’endroit où il faut « faire exprès pour y venir » … et ne pas du tout le regretter! Craquage complet sur ses jolies ruelles avec des p’tites maisons typiques de chez nous et de son incroyable église troglodyte!
Romain travaille 3 hectares répartis en petites parcelles éparpillées entre les villages de St. German, Raron et Visperterminen. Pour la plupart, ce sont des vignes des habitants du village, qui profitent bien trop de leur retraite pour avoir le temps (et le courage) de s’en occuper. Du haut de ses 25 ans à l’époque, il a donc redonné vie à un vignoble qui aurait pu partir en perdition, tout ça en postant une petite annonce dans le Walliser Bote. Les propriétaires se sont présentés en nombre pour lui confier le travail de leurs terres dispersées et difficiles d’accès pour certaines.
En arrivant au pied de ses vignes, je tombe déjà amoureuse de l’endroit… des petits mayens bien de chez nous, bien entretenus et fleuris et des parcelles de vignes accrochées à la montagne, pleines de charme et absolument pas accessibles avec des véhicules. Une bouffée de nature et de simplicité qui fait un bien fou et me rappelle des souvenirs d’enfance au mayen familial.
Après une petite grimpette, nous arrivons sur sa vigne face à une superbe vue. Il me raconte alors comment il s’est retrouvé à travailler des parcelles dans cette région bien loin de son Fribourg natal. Son chemin devait initialement l’amener dans le Piémont après son diplôme d’oenologie à Changins… mais le hasard de la vie l’a parachuté chez Claudy Clavien à Miège en stage, puis chez Philippe Constantin à Salquenen « en dépannage » . Il tombe alors amoureux de nos cépages et de notre terroir et décide d’implanter sa vie, sa femme et son domaine dans le Haut-Valais. Je crois que l’appel du Valais, c’est comme un sacerdoce, on ne peut pas le réfreiner, ni le renier!
Ses vignes, il les aime, il les connait et il ne calcule pas le temps passé à en prendre soin. A cette période, elles commencent à verdir et à pousser à bonne allure. Il m’explique l’importance de l’effeuillage. Un amas de feuilles trop important peut générer et conserver trop d’humidité pour les grappes et ainsi proliférer des maladies et champignons. En en supprimant une partie, on leur procure une meilleure exposition au soleil et donc une meilleure maturation des grappes, tout en lui assurant un peu d’ombre et de fraîcheur. Tout un équilibre qui se décide à l’instinct du vigneron, selon ses connaissances, ses habitudes et l’exposition de sa parcelle.
Au fur et à mesure qu’elles grandissent, les branches un peu dissipées doivent être placées entre les fils pour continuer à pousser en hauteur bien alignées, afin de les préserver d’éventuels coups de vents qui pourraient les casser mais aussi pour faciliter le travail du vigneron. Des vignes ça se bichonne. Et à le voir caresser ses branches pour les replacer délicatement entre leurs fils, je comprends tout de suite l’amour qu’il leur porte. Depuis son premier verre de vin à l’adolescence, il ne s’est jamais imaginé faire autre chose. Et à sa façon de nous parler de ses ceps, on sent bien la passion, la vraie!
Il est temps de quitter la vigne pour aller découvrir le fruit de son travail dans son caveau de dégustation. Une ancienne bergerie au coeur du village de Raron avec un cachet unique. Il peut vous accueillir pour une dégustation, mais uniquement si vous êtes des gens vraiment très chouettes et en petit comité! Il aime prendre le temps de pouvoir se poser avec ses visiteurs, échanger et partager un vrai moment de convivialité.
Déguster des vins de chez Romain, c’est aller de coup de coeur en coup de coeur. Et c’est aussi s’offrir un peu d’exclusivité puisqu’il ne produit qu’un petit millier de bouteilles de chacun de ses cépages. Avant d’avoir le plaisir de pouvoir déboucher l’une de ses bouteilles, il faut réussir à prononcer le petit nom haut-valaisan qu’il a donné à chacun de ses crus. Fendant Herbsttag, Sauvignon blanc Heidnischbiel, Johannisberg Tyètzeré… Ça peut être un jeu sympa à l’apéro! Pour la première fois lors d’une dégustation, on s’est resservi deux fois de chacun des vins qu’il nous a fait déguster! Si tu es plus raisonnable que nous et que tu dois te limiter à ne déguster qu’un blanc et qu’un rouge, je te conseille sans hésiter son Heida Toli, aux notes d’agrumes mais sans trop d'acidité et le vin rouge qui est entré directement au top 5 de mes vins préférés du monde entier: Son diolinoir Schwartzhalz, une petite merveille aux goûts de fruits rouges et légèrement épicée, bref, un kiffe ultime!
Le contacter pour le supplier de te laisser faire un tour dans son carnotzet: Un coup de fil au 079 201 81 31 Lui envoyer un petit mot à info@romain-cipolla.ch Faire un petit tour sur son site internet www.romain-cipolla.ch

Arpenter le canton à la rencontre des hommes et des femmes qui font vivre notre terroir m’a fait découvrir à quel point ils aiment ouvrir leurs portes, dévoiler leurs secrets de production, partager leurs connaissances et anecdotes et bien sûr vous faire déguster le fruit de leur travail. Dans une cave valaisanne, on ne se sent jamais dérangeant ou envahissant. On est toujours reçu comme à la maison!
Si toi aussi tu veux vivre ton expérience au contact de nos vignerons, dans leurs vignes et dans leur cave tu peux participer à l’évènement « Au coeur des vendanges » qui se déroulera le 21 septembre prochain. L’encaveur de ton choix t’embarquera avec lui pour une journée de vendange (pépère), un apéro-planchette entre les échalas, puis te fera découvrir le travail à la cave avant de partager ensemble une raclette. C’est l’occasion unique de pouvoir te laisser guider par la passion qu’ils ont pour leur travail et de ressentir la magie qui opère dans nos vignobles valaisans! Après cette expérience, tu ne déboucheras plus jamais une bouteille de vin de la même manière. Pour participer à cet évènement, c'est par ici !
Cet article a été réalisé en collaboration avec Les Vins du Valais. Grâce à leur confiance j’y ai écrit tout ce que je voulais et j’ai choisi moi-même les encaveurs que je souhaitais rencontrer. Un partenariat plein de passion qui vous permettra tout au long de cette année de découvrir les visages et les talents de notre canton, au fil du travail réalisé jusqu’aux vendanges.